Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/71

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et du grec. Nous le confierons au frère Wolf qui lui enseignera le nécessaire.

— Comment se fait-il, demanda alors le prieur soupçonneux, que tu parles des langues révélées sans être instruite envers Dieu ?

— Je ne sais. Mon père qui m’instruisit était ignorant comme moi !

— D’où était-il ?

— De la Hellade.

— Encore un de ces aventuriers païens, qui, avec les juifs, retardent nos efforts de conversion du monde, grommela l’autre qui tourna le dos.

Et Ioanna fut menée au frère Wolf qui devait l’initier aux arcanes de la religion du Christ.

Le frère Wolf était un tout jeune homme, émacié et triste, qui déchiffrait, lorsque la jeune fille lui fut amenée, un vieux parchemin aux caractères embrouillés et dont les abréviations le désolaient visiblement.

— Voici, dit le guide, un jeune homme qui désire porter comme nous la robe dévouée à Dieu. Il ignore les mystères et les règles de la religion. Le Révérendissime abbé m’a dit de te le conduire.

L’autre eut un geste agacé :

— Je suis justement en passe de comprendre un texte que personne n’a su expliquer, et on me dérange pour si peu. Ne pourrait-on mener ce néophyte au frère Agrus.

— L’abbé l’a dit ainsi.