lecteurs en prenaient le sens réel à rebrousse-poil…
De ce mélange d’une sensibilité extrême, appliquée à résoudre des problèmes de style, et d’un penseur triste aimant ardemment l’intelligence, devait résulter une sentimentalité un peu névropathique. Elle existait chez René Boylesve. Il avait, comme tous les hommes de rêve, une sorte de tremblement de sympathie et d’émoi frissonnant devant l’action. Il souffrait avec ceux qui souffrent et se réjouissait du plaisir d’autrui. Cela même collaborait à lui interdire les descriptions violentes et brutales. Il m’a dit, un jour, envier l’aisance avec laquelle il m’advint de manier des sentiments et les actes horribles ou atroces. La sentimentalité est un beau don, quoique plus propre à endolorir l’âme qu’à l’alléger. Mais son inconvénient dans la littérature est de limiter les hideurs descriptibles. Or ces hideurs sont dans la vie. René