primat à cette contradiction ironique et sinistre. Mais Stendhal avait prévu que, vers 1880, il commencerait d’être compris. C’est qu’il travaillait dans l’axe même d’une pensée dont il devinait les conséquence et les résultantes. René Boylesve me paraît avoir eu le même genre de perspicacité. Et c’est, quelle que soit l’opinion qu’on cultive sur son œuvre, une évidence que Boylesve illustra, en vingt volumes, la pensée directrice d’un monde qui, de son vivant, n’était pas encore tout à fait venu. À l’heure où j’écris, il ne fait même que donner forme à un devenir prochain. Car il est impossible de pénétrer dans ses romans sans se percevoir au centre exact de notre société. Sans doute faut-il pourtant se mettre à l’échelle. René Boylesve a surtout étudié un milieu provincial qui suit de loin les idées parisiennes, en les émoussant, en les atténuant.
Ainsi, La jeune fille bien élevée, que