Page:Dunan - La Philosophie de René Boylesve, 1933.djvu/73

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réclamant d’être pénétrée avec soin et précaution, quand il avait tant d’autres choses à faire au café… Élise pose moralement le problème central de l’existence, puisque c’est celui de l’amour. L’héroïne aime. Mais elle a sa conception — acquise par éducation — de l’amour. Et cette conception, évidemment fausse, puisque morale, lui fait ainsi voir toutes choses à l’opposite du réel. Elle commet donc maladresse sur maladresse. Elle est incapable de se mettre à l’échelle éthique de la société et de comprendre le relativisme universel. Son amant l’aime autrement qu’elle ne voudrait. Cet amour est vrai, mais elle le désirerait autre, conforme à ses notions classiques. Beaucoup de tristes femmes, qui avaient un tout petit effort à accomplir pour être heureuses, crurent ainsi, sur la foi de sottes affirmations dogmatiques et livresques, cet effort impossible. Ainsi Élise. Elle va au delà de l’absurdité avec cette