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Page:Dunan - La Philosophie de René Boylesve, 1933.djvu/85

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Il serait faux, au surplus, de prétendre que le romancier n’a pas souvent, s’il est observateur, le sentiment des authentiques mouvements mentaux qui aboutissent à tel ou tel acte précis. Stendhal a poussé, dans Lucien Leuwen, cette recherche à un point optime, et sans doute unique. Certains, d’autre part, dont Zola, ont été fort ridiculisés pour leur application à décrire des gestes apparemment négatifs ; mais ils suivirent la bonne voie. Leur observation ne les trompait aucunement lorsqu’ils donnaient, par exemple, de l’importance au fait qu’un homme troublé commet des lapsus dans ses actes, car ces erreurs sont significatives. Un exemple : en Amérique, où le souci de l’éducation scientifique est très puissant, on a parfaitement vu que l’acte de boutonner sa vêture en dit plus long et plus exactement sur l’âme de l’enfant que les paroles et l’exercice du psittacisme.

Or, nul, mieux que René Boylesve,