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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/212

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capricieuse et bruyante. Il avait fait d’irréalisables promesses à ses soldats. Comment les exécuter sans saigner les riches. Mais saigner les riches, c’était risquer une nouvelle guerre civile.

César vit qu’il était moins que Pompée et moins que n’avait été Sylla. Pompée avait su, toute sa vie, fuir les responsabilité sociales et économiques. Prudence, sans doute, mais aussi intelligence pratique. Il avait évité d’être haï. Sylla avait terrifié. Mais César, qui avait, lui aussi, de l’énergie, ne voulait point pour cela orner le Forum avec des rangs de têtes coupées, comme avait fait le dictateur de l’an 672. Il se lassait de punir.

César tenta donc de faire tout bonnement des choses justes. Il avait observé bien des tares dans la distribution de la justice. Il modifia, profitant de son pouvoir, certaines lois répressives. Il changea la composition des tribunaux. Il réduisit le nombre de ceux qui recevaient le blé gratis, afin de ne pas nourrir des gens riches, comme il arrivait trop souvent. Il tenta de diminuer le luxe asiatique qui envahissait Rome, par l’abus des pierres précieuses et de l’or dans les emplois mobiliers. Il interdit l’émigration, vice italien qui n’a jamais pu être arrêté, et voulut créer des colonies pour ses vétérans.