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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/213

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Il frappa une monnaie d’or qui nous a transmis son masque émacié et las. Au revers, un soldat armé du pilum et du bouclier nous dit aussi l’hommage de César à ses légionnaires. Il créa des douanes et mit à l’étude l’exploitation par l’État de toutes les grandes industries : carrières et mines. Il songea relever Carthage détruite par Rome même, et Corinthe. Tout cela ne fut pas trop discuté. Mais lorsque César voulut créer sénateurs des gens de peu et qu’il négocia avec des potentats orientaux pour leur donner le droit de cité, on commença de s’inquiéter. Il touchait à l’orgueil romain, le plus puissant ressort de sa race.

Déjà la fameuse statue de Cléopâtre nue, sous le nom de Vénus, figurait dans un temple. On n’avait pas encore vu adresser un tel outrage aux divinités protectrices, et cela de la part du Grand Pontife même. De plus, une surexcitation extrême, présageant peut-être une paralysie que le poignard de Brutus ne laissa point accomplir, tenait César sans répit.

Il était toujours debout, agité, véhément et impatient. Il ne supportait plus aucune observation, s’irritait pour un rien et vivait en contact perpétuel avec une foule de cour-