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LE SABBAT

bosse et sa laideur, chevauche son balai comme une écuyère monte sur sa haquenée.

Sa bosse est disparue et elle se retrouve ingambe ainsi qu’à vingt ans…

Mais la cohue des sorcières s’arrête enfin au-dessus d’un pré situé dans un creux et invisible de partout. Chacune descend, et certaines cabriolent de haut en gloussant de peur, mais nul ne se blesse.

Et soudain une rampe de cierges noirs, s’allume autour du pré, puis, au milieu, sur les marches d’un trône vert et rouge.

Babet, ahurie, regarde tout avec une terreur amusée. Elle est bien vivante et présente, puisqu’elle sent nettement l’herbe humide sous ses pieds nus.

La foule afflue, faite de femmes nues et d’hommes pour la plupart vêtus. Le sorcier que Babet connaît et qui la fit venir n’apparaît point pourtant. Où est-il ?

Mais voici une dame en hennin et robe de panne rose : Lascive, elle offre à tous la vue de sa poitrine en invoquant Azraël, un des plus chers disciples de Satan.

On l’entoure et on rit, le peuple va et vient dans le pré et parle à voix basse. Une sorte de terreur règne et une étrange pudeur, car les mains tentent timidement de dissimuler l’horreur des corps…

Babet voit se traîner à ses pieds des crapauds