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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/114

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LES AMANTES DU DIABLE

comme braise, la possédait encore par moments.

Quelquefois, elle se croyait aussi entre les mains de Satan. Tantôt, il prenait la face virile, douce et émouvante du gentilhomme inconnu, que son mari était parti accompagner vers Paris, tantôt, c’était le masque magnifique et terrifiant du Sabbat, qui venait moqueusement se placer devant ses paupières fermées.

Et, elle haletait, dans une angoisse sinistre et exténuante, qui la laissait pantelante, à demi-évanouie, avec le sentiment, que son sang fuyait par tous les orifices de sa chair.

Elle appelait, à d’autres moments, Jean Hocquin dont il lui semblait entendre le pas net dans la combe. Alors, craignant d’être surprise dans ses pâmoisons infernales, Babet se levait, la face suante et le corps glacial. Elle remettait un peu d’ordre dans sa vêture ouverte, mais le bruit rêvé disparaissait aussitôt. On ne percevait plus rien, que l’immense silence fait de cent mille pas de bêtes muettes, la poussée de millions de germes et de rameaux, la vie forestière enfin. Cette harmonie ineffable fondait vite et Satan reparaissait.

Babet à sa venue se sentait écartelée par la reconnaissance et l’horreur. Elle guettait au fond de sa pensée, le baiser imaginaire de l’affreux et redoutable archange.

D’heure en heure, ainsi allait sa pensée, au gré