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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/208

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LES AMANTES DU DIABLE

dans le village ou en rapports quotidiens avec ses habitants. Ici, cela restait assez difficile.

Et pourtant, Babet ne se résignait plus à avouer crûment la douce rencontre aimée.

Elle savait que son mari ne manifestait jamais de jalousie et elle eut jugé fort fâcheux qu’il en sentit. Mais elle craignit pourtant de lui voir trouver dans cette visite un rien d’offensant.

Et puis, pour tout dire, son satanisme lui faisait découvrir un charme spécial et une étrange douceur dans la tromperie et la perversité. Il n’y avait aucun doute que Satan fut responsable de l’heureux retour. Donc il fallait l’entourer de mensonges pour continuer à plaire au Malin…

Son jeune amant lui avait promis deux choses au choix : de la faire rentrer avec Jean dans la petite bourgeoisie des Heaumettes ou alors de les protéger à Paris. Il allait enfin offrir à Babet des vêtures comme en portent les dames riches lorsqu’elles vont à la grand’messe le dimanche.

Et la femme, en elle, tirait une joie infinie de cette amusante promesse.

Elle devait se trouver le lendemain au village, près de la maison du Bailli. Celle-ci était sise un peu en dehors de l’agglomération, à côté du pré communal. Une lumière lui vint pour expliquer tout à Hocquin. Elle dirait son besoin de faire des achats chez le boulanger et l’épicier, puis se ferait accom-