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LES AMANTES DU DIABLE

Et se tournant vers Hocquin.

— N’est-ce pas, maraud, qu’on pourrait te pendre sans que la perte fut bien grande.

— Si on te pendait, toi, repartit tranquillement le braconnier, il n’y aurait aucune perte du tout.

— Dis donc, veux-tu que je te rentre tes paroles dans la gorge avec ma dague.

— La mienne est à ton service, fit froidement Hocquin.

— Viens donc dehors d’ici.

Haussant les épaules, et l’arme en main, Jean obéit. Il se sentait le plus fort.

Comme les deux adversaires se regardaient en silence, à trois pas, le soldat fut moins certain de triompher, il cria :

— Holà, camarades, venez m’aider à découdre un croquant qui nous outrage.

Et le second homme d’armes appela à son tour.

Un flot de rudes hommes, jaillit en tumulte et se précipita sur Hocquin. Il recula vers un mur, la dague prête et sentant qu’il allait être exécuté. C’était en effet, un jeu militaire, et qui ne comportait aucune sanction, que la mise en pièces d’un vilain. Il n’hésita donc plus et ouvrit d’un coup furieux le gorgerin du premier qui fit mine de porter la main sur lui. Les autres reculèrent.

— Allez chercher une arquebuse, nous allons occire ce serf noblement, cria un bas-officier. Car