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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/220

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LES AMANTES DU DIABLE

— Je fus attaqué par celui-ci, dit le coupable avec dignité, en désignant le soldat tué. Il suffit de voir qu’il a une dague en main, et allait m’occire lui-même.

— C’est trop juste, dit hautement le protecteur de Babet qui voulait, dès l’abord, faire tourner les choses en faveur de son ancien sauveur.

— C’est trop juste, répéta le roi.

Les soldats reculèrent en désordre. Ils connaissaient le prix de la prudence.

Et Babet, qui venait de tout voir cria :

— Jean !

Le roi la regarda. Elle était belle comme une duchesse. Il se tourna alors vers son favori.

— Quelle est cette jolie fille, si bien vêtue ?

— C’est la femme de celui qu’on allait assassiner, dit le jeune amant de Babet.

Étonné, le roi regardait alternativement le braconnier et son épouse. Son estime croissait pour l’homme, à voir les habits de la femme.

Enfin, il murmura avec un rire, et très bas :

— Elle ne serait point humiliante dans un lit de roi.

— Non, Sire, je suis de votre avis.

Mais le baron des Heaumettes, de qui personne ne s’occupait plus, cria :

— Je suis en droit, je le répète, Sire, de châtier