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LE PACTE

pareille ensemble à une fumée que tord le vent et à une forme humaine. Elle ferma les yeux. Une odeur de soufre se répandait lentement dans l’atmosphère épaisse du souterrain. Il sembla à Babet que des corps invisibles la frôlaient, attouchaient son visage et ses mains. À certain moment une sorte de bête transparente passa entre elle et le sorcier.

— Il est là, dit le vieillard.

Babet grelottait de terreur. Elle perçut comme dans un rêve des interrogations et des réponses, puis la lumière s’éteignit…

Et on entendit des plaintes atroces qui s’éloignaient peu à peu.

Au bout de cinq minutes, le sorcier, vêtu comme de coutume, ralluma sa lampe qui datait peut-être des Romains, et demanda.

— Tu l’as vu ?

— Oui ! murmura-t-elle, devinant qu’il s’agissait du Diable.

— Tu as entendu ce que je lui ai fait dire ?

— Mal.

— Bon ! Tu étais trop émue. Eh bien il consentira à permettre la remise en liberté de ton mari, mais seulement si tu consens à lui appartenir.

— Non ! dit-elle avec angoisse.

— Tant pis ! Pourquoi recours-tu à moi, en ce cas ? Voilà encore une invocation inutile. Sauve-toi, et ne reviens jamais ici !