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LES AMANTES DU DIABLE

Elle se mit à genoux.

— Ne me chassez pas.

— Alors promets d’appartenir au Maître. Il te rendra peut-être ta parole de lui-même. Il n’est pas si méchant.

Elle hésitait.

— Décide-toi.

— Mais que faut-il faire ?

— Signe ce pacte !

Il prit dans une cachette du mur et tendit un morceau de parchemin carré et gondolé sur lequel était écrite la reconnaissance de toutes les vertus sataniques, avec le vœu de prendre le Maudit pour protecteur dans ce monde et dans l’autre.

Babet avait appris à écrire et à lire. Un prêtre interdit, qui se cachait dans le pays sous les apparences paisibles du diseur de poésies dans les banquets, vivait jadis avec sa mère, lorsqu’elle eut sept ans. Elle n’avait jamais connu son père, serf vendu avec un lopin de terre par le père du baron des Heaumettes, vingt ans plus tôt. Le prêtre apprit donc diverses choses à l’enfant. Babet put juger les atroces obligations de ce pacte que lui soumettait le sorcier.

— J’ai peur ! dit-elle avec accablement.

Mais l’homme devinait cette disciple en son pouvoir. Il lui prit le poignet, y fit une incision légère