Aller au contenu

Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
L’INCONNU

païens. Ainsi devaient se racheter tant de choses que nous prenons l’habitude de tenir pour immondes. En réalité, seul l’état d’âme avec lequel on aborde n’importe quel acte lui donne valeur éthique positive ou contraire.

Babet ne tenait pas la fidélité à son mari pour chose obligatoire. Elle avait été mariée devant un prêtre, parti plus tard avec une fille des étuves, une Parisienne venue habiter le pays après un vol qui avait fait bien du bruit.

Sans doute la fille était-elle riche. Babet la supposait aidée par le Diable. En tout cas, elle tourna la tête du tabellion, qui faillit, pour ce, être empoisonné par sa femme, puis de l’intendant du baron des Heaumettes, M. Galant, puis du curé, qui un beau jour, avait fui avec la maudite.

Et Babet se demandait, pénétrée un peu des leçons que lui avait données son premier éducateur, lequel tournait à la religion des Cathares, si le mariage fait par un mauvais prêtre est bien saint et impératif dans ses défenses.

Elle n’avait jamais été caressée avec ce soin minutieux et pervers, qu’on apprend à Paris près des filles d’étuves et dans les innombrables maisons à donzelles. Elle en avait entendu parler comme d’une sorte d’intervention satanique, qui enlève à l’acte amoureux toutes ses vertus, même en mariage.

Et lorsque le jeune fugitif, en l’absence de Jean