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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/91

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L’INCONNU

— Tourne-toi, fit une grosse voix qui semblait venir de l’au delà.

Babet cacha sa figure, et, lorsqu’elle écarta les doigts, revit l’homme assis à nouveau sur son fauteuil pierreux.

À ce moment, des voix sonnèrent derrière elle, et entrèrent quatre femmes se suivant, dont la première seule avait les yeux ouverts, les trois autres portaient un bandeau et marchaient tenues par la main.

Le sorcier éclata d’un rire strident.

— Mettez-vous toutes à terre sur le ventre que je vous consacre, impures.

Elles se rangèrent en tremblant et se couchèrent. Il défit les bandeaux et décrivit un cercle autour du groupe, puis marmotta des vocables barbares et demanda :

— La poule noire ?

— Voilà ! fit une des femmes en sortant une volaille bien attachée de sous ses jupes.

— Criez toutes : Satan, j’implore ta protection ! reprit-il, en prenant la poule.

Et, au premier cri tremblant des malheureuses, qui étaient partagées entre l’épouvante et la curiosité, il trancha le cou de la poule et aspergea tout le monde de son sang.

— Mettez-vous nues, commanda-t-il, nous allons aller au sabbat.