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XIX

Bonheur


Amande était heureuse en vérité. Ce qui peut se nommer heureuse. Elle venait de toucher à certaines cimes de félicité que la tradition de mensonge et d’hypocrisie nie, ou situe, loin de la vie normale, au centre des vices, de l’horreur et de la perversité. Il lui apparaissait toutefois à cette heure que beaucoup de tromperie fût indispensable pour faire croire que le plaisir d’amour soit réellement une tare.

Amande se sentait saine de corps, de cœur et d’intelligence, et sa certitude n’était point illusoire.

Elle pouvait donc juger sans apprêt une série de faits que tant de grossières mystiques ont déformés.

L’amour se présentait à elle dans sa nature et sa simplicité. Et, de se voir repue sans