Ensuite, nous parlerons avec plus de quiétude.
— Où est Minetou ? demanda le vieux.
— Attendez, c’est trois cents, vous savez le prix ?
— Mais j’ai payé.
— Que puis-je y faire, si vos façons ont paru un peu brutales à cette enfant. Vous auriez dû agir en vrai homme du monde et la caresser…
— Voilà les trois cents, grogna l’autre. Amenez-moi Minetou.
Et il rentra dans la chambre qui gardait l’odeur de la douce Amande.
Il aboyait tout bas :
— Si je la retrouve, celle-là, je lui ferai rembourser mes deux billets. Ah ! quelle fessée !…
Pendant ce temps, Amande fuyait toujours. Elle craignait un peu d’être poursuivie. Sitôt, donc, les escaliers descendus, elle prit la rue à gauche, puis les rues de croisements avec une prestesse de coureuse professionnelle. Lorsque le souffle commença de lui manquer, elle ralentit seulement.
— Ah ! j’ai soif.
Et voyant un bar, juste au coin de la rue des Egnaulés et de l’avenue du Pante-Refait, elle entra sans plus de façons :
— Monsieur, donnez-moi un Gin-Fizz !