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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

— Volontiers, la contemplation d’un beau corps est chose douce au cœur.

Amande se mit nue en un tournemain.

— Hé ! fit Nana Dhousse, vous savez vous dévêtir.

— Oh ! riposta la jeune femme, j’ai pris des leçons.

Nana se mit à rire :

— Vous avez la réplique facile.

— Il faut bien. Le temps est mesuré, et la réplique qui attend court risque de n’arriver jamais.

— Voulez-vous que je vous mette en présence de…

— De, s’il vous plaît ?

Nana Dhousse hésitait un peu :

— Rhabillez-vous. Il faudra carminer un peu vos seins et vos oreilles, vos hanches et vos genoux. Une femme doit porter en ces lieux choisis quelques taches rosées un peu claires qui créent des valeurs plus plaisantes pour le reste du corps. Vous l’avez un peu brun. Je crains que vous ne soyez allée vous rôtir, voici peu, au bord de la mer ?

— On ne peut rien vous cacher, madame ?

— Oui. Alors, dans les appartements, avec le jour pauvre et diffusé, ce brunissement d’insolation est terne et froid. Il faut le relever ça et là de pourpre clair. Je vous donnerai des conseils lorsque nous en aurons délibéré avec M. Baghadgita.