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XXV

Vagabondages


Amande ne poussa pas plus loin les relations avec Nana Dhousse. Certes, c’était une femme charmante, et avec laquelle il n’y avait pas moyen de s’ennuyer. Elle possédait des idées sur tout, et même sur son métier, ce qui est remarquable chez une tenancière de Yoshivara parisien. Elle avait comme conseils esthétiques, outre le fameux Baghadgita, le non moins glorieux Léonard Trafiqus, l’écrivain qui fait loi dans les problèmes de sentimentalité nocturne et la neurasthénie matinale. Il venait, une fois par semaine, de trois à cinq, donner en conférences des leçons d’amour aux curieux. On trouvait là des dames de la meilleure société qui n’avaient assassiné que deux ou trois époux, des Américaines riches à milliards qui apprenaient ensemble à jouer du banjo, à composer de