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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

Lorsqu’elle entra dans un appartement doré partout, et encombré de statuettes, de peintures et d’objets d’art uniformément érotiques, elle comprit que sa compagne du moment était encore une tenancière de maison de galanterie, et qu’elle venait de se faire recruter une fois de plus.

« Voyons, pensa-t-elle, ce qui va arriver ! » Elle était dans un cabinet garni de fauteuils de cuir, devant un bureau ministre.

La matrone lui dit :

— Ma chère madame, j’ai la sensation que la vie ne vous donne pas toutes les félicités auxquelles une si jolie femme a évidemment droit.

— Mon Dieu, madame, dit Amande, il en est pour moi comme pour bien d’autres.

— Oui ! Mais je suis convaincue que l’Amour est rare dans vos actes et abondant dans vos désirs.

— Ce n’est pas faux, avoua la jeune femme.

— Et cet amour, je ne crois pas me tromper en devinant que vous l’avez cherché sans le trouver, souventes fois.

— Mon désir ne m’a pas fait encore accomplir de folies, dit Amande, mais, en gros, vos réflexions sont justes.

— Eh bien, le voulez-vous, cet amour tant attendu ?

— Si je le veux…

— Oui. Je vous le propose. J’ai sous la