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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


retour chez elle en compagnie du danseur. Pourquoi refuser ?

— Eh bien, monsieur, repartit-elle, soit ! Vous allez, puisque cela ne vous ennuie pas, me reconduire chez moi. Mais je vous prive ainsi de la partie la plus alléchante de la soirée. Je ne voudrais pourtant pas…

— Ce n’est rien, mademoiselle. Croyez-vous vous que dès votre départ cet établissement aura pour moi les mêmes charmes ?

C’était bien dit, et Amande se sentit légèrement rosir devant cette espèce de déclaration.

— En ce cas, monsieur, voulez-vous que nous sortions ?

Un instant après, les deux nouveaux amis se tenaient sur le trottoir devant la Sangsue. Il y avait peut-être soixante autos dans la rue, gardées par des agents innombrables et des chasseurs aux airs équivoques.

Bientôt, dans une conduite intérieure de bonne marque, au capiton fraise écrasée, Amande s’assit à côté du danseur qui mit en marche.

Elle donna son adresse et on démarra.

— Cette soirée restera dans ma mémoire comme une des plus exquises de ma vie, dit l’homme.

— Oh ! monsieur, si c’est à cause de moi, je suis certaine que vous exagérez.

— Pas du tout. Vous êtes belle comme un lis.