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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


perdrais. Ça ne serait pas drôle et ça me coûterait cher…

Quand elle articule le « on », Amande, invisible, et qui s’amuse fort, devine très bien qu’il s’agit des messieurs de la police, qui, parfois, troublent ces divertissements suburbains et forestiers.

Amande n’a jamais rien vu qui ressemble à ce qui lui est offert en cette minute. Elle aurait honte, si c’était le plein jour et si quelqu’un connaissait sa présence. Non pas que cela positivement lui soit désagréable. Pourtant c’est un peu trop privé de poésie. On s’aime d’occasion, chez soi, et on fait mille folies que les gens nomment d’un autre mot plus vilain. Soit l’amour est une justification. Et puis on n’en doit nul compte à personne.

Mais ici, ces personnages semblent avoir créé une sorte de préjugé de mauvaise compagnie. Le mystère et la discrétion leur sembleraient certainement fâcheux et peut-être attentatoires aux bonnes mœurs, telles du moins qu’ils les veulent… Alors ils agissent moins pour eux-mêmes que pour une sorte de galerie. C’est bien ce qu’Amande, qui a l’égoïsme de la jeunesse, ne peut cependant admettre. L’amour compris comme une comédie lui apparaît la plus ridicule chose du monde.

Et voilà la danseuse du ventre qui s’aban-