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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


plaquait sur la chair de façon un rien ostentatoire et faillit la faire craquer.

La femme de chambre lui disait :

— Mademoiselle, cela vous portera malheur si vous riez en ce moment sacré…

— Pourquoi, sotte ? demandait Amande. Qu’est-ce qu’il y a de sacré là-dedans ?

— Mais, mademoiselle, songez que vous allez vous marier tout à l’heure…

— Est-ce que tu fais tant des chichis, toi, lorsque tu vas avec un de tes amants ?…

— Mais ce n’est pas cela qu’on nomme se marier.

— C’est l’essentiel du mariage, ma pauvre Marie. Le reste c’est la décoration extérieure.

Et elle continuait à danser.

— Mademoiselle, vous allez faire découdre votre combinaison.

Amande éclatait d’un rire amusé

— Sois tranquille, elle tient bien !

Et elle s’arrêtait devant la mine allongée de la servante.

— Mais on dirait que tu prends ça au sérieux, Marie ?

— Certainement, mademoiselle ; moi si je portais ces pareilles choses je me tiendrais bien sage.

— Tu te refuserais même au facteur des imprimés ?

— Oh ! ça, je ne dis pas… Vous savez, quand on a comme moi le sang chaud…