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XI

Voyage de noces


Les époux écoutaient rouler le train qui les emportait dans la nuit. C’était un bruit sourd ou rythmique, partagé en petits fragments par une sorte de battement répété tous les quatre ou cinq secondes. De leur couchette ils évoquaient la ténèbre environnante et leurs pensées flottaient à la dérive. Adalbret dit ;

— Ma chère femme, je suis bien heureux.

Amande répondit poliment.

— Moi aussi.

— Nous voilà époux, reprit le mari en cherchant, dans un esprit légèrement embrumé, des paroles éloquentes qui se dérobaient.

— On le prétend tout au moins ! répondit doucement Amande.

— Oui et c’est la vérité.

— J’en suis fort satisfaite.