— Excusez-moi de ne pas entourer ce fait de manifestations plus romantiques, fit alors la mari, que le chemin de fer ne rendait pas du tout amoureux.
— Vous êtes tout excusé, mon cher époux.
Et Amande pensait :
« S’il est une chose dont me voilà ravie, c’est bien de pouvoir somnoler en paix dans ma couchette sans être obligée de me livrer aujourd’hui à des innovations gymniques. »
Et elle se disait encore :
« Le plus drôle, en ce moment, c’est certainement que cet imbécile d’Adalbret soit tout à fait à plat, et que cela me ravisse, mais il n’en subsiste pas moins que je mériterais tout de même un peu plus d’attentions amoureuses… ! »
Et elle demanda :
Vous n’êtes pas malade, Adalbret ?
— Non, Amande, mais je ne sais comment cela se fait, je me sens tout chose, tout endormi…
— Vous voulez cesser de parler, pour que le sommeil vienne ?
— Oh !… c’est-à-dire que je voudrais vous dire combien je vous aime…
— Il sera toujours temps, Adalbret. Nous avons notre vie entière pour cela.
— Oui, mais en ce moment…
Il s’arrêta, tout à fait abruti.
— Voulez-vous un peu d’alcool de menthe.