Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/18

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tissu cellulaire sous-muqueux est engoué, la respiration est embarrassée d’abord et devient bientôt nasillarde. L’animal s’ébroue quelquefois comme pour se délivrer de quelque chose qui le gêne dans le nez. Si l’affection est intense lors de ces ébrouements, il tombe des cavités nasales quelques mucosités maculées de sang et même des caillots sanguins.

Deux ou trois jours après le début de la maladie, un flux s’établit par les naseaux ; il est séreux et blanc, puis il devient plus épais, jaunâtre, et continue, mais rarement, à être taché de sang. Le mufle est sec, la bouche chaude, la salive rare, la soif grande. La rougeur de la peau n’a pas augmenté, mais son épaisseur est plus considérable ; les plis qui la sillonnent sont devenus plus profonds à la face, aux plats des cuisses et surtout à l’encolure ; le pouls veineux est très-apparent, les carotides battent avec force ; l’appétit est fréquemment nul et la rumination suspendue. Ordinairement, à cette époque, les quatre membres s’engorgent dans les parties inférieures, et l’infiltration peut monter jusqu’au genou et au jarret.

Du quatrième au cinquième jour, la peau se durcit de nouveau ; son épaisseur a augmenté, et ce n’est qu’avec peine que les doigts peuvent en soulever une partie ; le poil se hérisse davantage et devient très-sec ; le mufle se couvre de pétéchies à son tour ; elles sont plus visibles et plus prononcées que celles de la pituitaire ; la matière du jetage a encore augmenté, elle est plus dense, et, en se séchant au