Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/21

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sécrète un pus jaunâtre, séreux, et elles revêtent en peu de temps le caractère ulcéreux. Si les yeux sont ou plutôt paraissent enfoncés, il faut bien noter que c’est plus à la tuméfaction des parties voisines qu’au retrait du globe oculaire lui-même dans l’orbite qu’il faut attribuer le phénomène ; toutefois, il n’est pas rare qu’ils soient atteints par l’inflammation ; alors ils deviennent troubles, la cornée s’ulcère et les humeurs s’échappent de leur enveloppe. Enfin, les naseaux l’obstruent, la respiration devient de plus en plus pénible ; une diarrhée fétide se déclare, et l’on voit l’étonnant contraste du tronc qui s’émacie alors que les membres et la tête prennent d’énormes proportions. Je dois aussi noter que les ganglions lymphatiques se tuméfient parfois, deviennent douloureux, et suppurent même dans certaines circonstances.

Arrivée à cette période, la maladie ne tarde pas à faire périr les animaux. L’économie, attaquée avec une telle violence sur tant de points, ne peut plus opposer résistance, et la mort vient bientôt terminer cette scène repoussante.

Marche, durée, terminaisons. — L’éléphantiasis, débutant rapidement à l’état aigu sur des bœufs non affectés de phthisie pulmonaire, non exténués, non réduits au marasme par la fatigue et par des privations prolongées, est ordinairement curable ; il se termine par la résolution complète, du sixième au douxième jour, sans qu’il y ait à crain-