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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/102

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ordinairement d’une douceur angélique… Voyons, Jesusita, calmez-vous et ne craignez rien… Ne suis-je pas là pour vous défendre ?… et puis tout danger n’est-il pas passé ?

En ce moment le galop d’un cheval se fit entendre à une très-petite distance de nous, et peu après une voix rude et impérieuse s’écria :

Alto hay, cochero ! o te mato : Arrête là, cocher ! ou je te tue.

La diligence devint immobile. Camote ne dormait pas.

— Señora, dit le nouvel arrivant, un de nos anciens voleurs, en s’adressant directement à Jesusita, je viens de la part de mon capitaine vous demander une bague de diamants que vous portez au doigt et que l’on a oublié de vous prendre.

— Répondez, señor, dit Jesusita en se tournant vers son mari.

Mais le sénateur tremblait tellement qu’il ne put, malgré ses efforts, prononcer une seule parole. Ses dents claquaient, et une sueur froide perlait sur son front.

— J’attends, señora ? reprit le saltéador en poussant son cheval tellement près de nous que ses naseaux touchaient la portière.

— Señor, répondit Jesusita d’une voix ferme et