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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/120

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vous donc sur ma couverture, vous serez plus à l’aise… et commençons.

— Vous me voyez tout confus de vos aimables procédés et du mal que je vous donne, dit le perdant en s’asseyant sur le zarape[1] de son partener, mais, avant de commencer cette seconde partie, permettez-moi, caballero, de vous soumettre une observation.

— Avec plaisir.

— C’est que je ne puis, vous le comprenez, malgré le charme de votre société, me jouer à perpétuité, je crois qu’il serait bon de fixer une époque.

— Vous parlez d’or, cher compadre, et pour vous prouver le cas que je fais de votre personne, je vous joue deux mois de votre temps contre mon cheval… cela vous met à une once et demie par mois.

— Galant et généreux jusqu’au bout ! s’écria le grand Mexicain avec effusion.

Cette seconde partie prouva que la fortune n’est pas toujours aussi capricieuse qu’on veut bien le dire, car le pauvre cavalier démonté perdit encore.

— Ton nom ? lui demanda aussitôt, avec arrogance, son partener, dont l’insidieux laisser-aller avait disparu.

  1. Couverture de laine de fabrication indigène, et dont le Mexicain se sert en guise de manteau. Il y a des zarapes aux dessins admirables qui coûtent plus de cinq cents francs.