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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/122

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donner de marcher tout contre son cheval, afin que chacun put voir qu’il était son domestique.

De cette précaution unie au soin que prit Cota de se redresser noblement sur sa selle et de faire sonner quelque peu, dans les poches de son calzonera, ses trois onces d’or, il résultat qu’il put demander l’hospitalité dans la plus belle maison de la ville, et qu’il fut aussitôt admis sur le pied de l’égalité. Dès ce moment, grâce au laisser-aller mexicain, il venait de conquérir son entrée dans la société des mineurs cosaltecos, dont quelques-uns passent, avec raison, pour être millionnaires.

La ville de Cosala, l’une des plus importantes du département de Sinaloa, située à plus de 400 lieues nord-ouest de Mexico, et à 60 ou 70 lieues nord-est du port de Mazatlan, est fort peu connue encore et mérite quelques lignes de description. Je ne crois pas qu’elle ait été visitée, depuis sa fondation, par plus de cinq ou six Français. Enfouie au fond d’une verte vallée et entièrement cernée par une barrière de montagnes, elle n’a dû son existence qu’aux mines d’or et d’argent que renferment les flancs des géants de granit qui l’entourent. Les premiers aventuriers espagnols qui osèrent pénétrer à travers les forêts réputées inextricables de San Dimas jusqu’à la vallée où s’élève aujourd’hui Cosala, construisirent quelques