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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/146

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l’heure n’y fait rien. Le seigneur Cota n’est-il pas du reste en tiers !… Oh ! ne craignez rien, il ne perdra pas un seul mot de notre conversation… lui… et puis je serai bref.

Le Tecualtiche, après avoir prononcé ces paroles avec véhémence, serra violemment son front, entre, ses mains, puis reprit d’une voix brève et tremblante :

— Lola, je vous aime comme un fou… On n’a jamais aimé encore ainsi… Non, jamais… C’est impossible… J’en suis sûr… Je suis riche voulez-vous ma fortune… ; hardi : désirez-vous que je commette un crime pour vous. Tenez ! voici là Cota, qui vous aime aussi, lui, et qui tôt ou tard vous fascinerait avec son regard de serpent et vous abandonnerait peut-être ensuite… ordonnez que je le poignarde, et son cadavre va rouler à vos pieds ; dites, le voulez-vous ?…

Et le Tecualtiche, beau de colère, se leva en portant la main à sa ceinture.

— Arrêtez, señor Tecualtiche, au nom de Dieu !… s’écria Lola en se précipitant hors de son hamac.

Cota, impassible sur son fauteuil, observait son rival d’un regard tranquille en tournant entre ses doigts une mince cigarette, chef-d’œuvre de dextérité.

— Caramba ! Tecualtiche, dit-il, avec un peu plus