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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/149

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fiance, Je vais essayer d’y répondre avec non moins de sincérité et de candeur. Pauvre jeune fille isolée, et n’ayant pour toute fortune et pour tout bien que ma vertu et mon honneur, je n’ai point le droit de refuser un homme loyal qui m’offre son nom et sa main. Vous êtes tous les deux de nobles et galants caballeros, je le sais, et votre double proposition m’honore ; mais je vous avouerai, señores, que, sinon mon esprit, du moins mon cœur est resté étranger jusqu’à ce jour à toute préférence. À présent, voyez ce qu’il vous reste à faire.

— À avouer hautement que nous sommes indignes d’être aimés de vous, et à mourir en silence, dit Cota.

— J’espère que votre résignation ne sera pas aussi tragique, répondit Lola en regardant Cota avec un si invincible sourire que cette fois le Mexicain ne put s’empêcher de tressaillir.

— Non, non, s’écria le Tecualtiche, il nous reste à nous rendre dignes de cet amour, autant qu’un homme peut s’en rendre digne ; à le mériter en travaillant, Lola, à vous faire une vie riche et honorée… une vie de vice-reine espagnole… Oh ! dussé-je gagner vingt millions avant d’être aimé, que je les gagnerai, Lola… Oh ! vous verrez…

— La reconnaissance, on le dit, seigneur Tecual-