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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/201

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— Non, elles valent plus… Je prends les derniers vingt paquets pour vingt onces d’or[1].

— À quoi bon cette mystification ? demanda M. Alexandre ébahi.

— Et les voici, continua Cota, en déposant aussitôt les vingt onces sur le comptoir.

Pendant que mon bon compatriote, de plus en plus surpris, essayait de demander, en se servant d’un espagnol que son émotion rendait fantastique, l’éclaircissement de ce mystère, Cota s’amusait à déchirer en petits morceaux les cartes qu’il venait de payer si cher.

Un moment M. Alexandre crut que le Mexicain était devenu fou, et il se mit à le considérer avec une grande attention, mais jamais celui-ci n’avait paru plus calme et plus maître de soi-même. Toutefois en moins de dix minutes, il avait détruit dix-sept paquets de cartes, et il n’en restait plus que trois d’intacts devant lui.

— À présent, mon cher monsieur et ami, dit-il en s’adressant à M. Alexandre, écoutez-moi, je vous prie. Je laisse ces trois jeux chez vous, et vous ne les remettrez qu’à la personne qui viendra les chercher aujourd’hui de la part du curé Ignacio ***. Comme il

  1. L’once vaut de 82 à 85 francs, selon le change.