Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nabogame, le bras de quelques misérables, señor Quirino, mais non pas la vengeance.

Un étrange sourire passa sur la figure du Gambusino.

— Je n’explique pas, — me répondit-il, — je raconte. Toujours est-il certain que les plus favorisés chercheurs de Nabogame succombèrent presque tous sous un fer mystérieux et fatal.

— Vraiment ?

Je regardai Quirino fixement, son visage était redevenu impassible, et ses yeux avaient repris leur expression habituelle d’indifférence, presque d’inintelligence.

— Est-ce que les Gambusinos ont l’habitude de s’entr’égorger ? lui demandai-je, en achevant ainsi à haute voix une pensée qui venait de se présenter à mon esprit.

— Les Gambusinos, — me répondit-il, — sont des êtres maudits, que Dieu semble avoir chargés, dans sa colère, du soin de perpétuer de sanglantes traditions ; mais ils n’assassinent pas par intérêt, par cupidité… Quant à ces misérables sans aveu, qui, semblables à des zopilotes[1], s’abattent par milliers sur

  1. Le zopilote est un hideux oiseau de proie dont le corps est couvert de vermine. Il se nourrit de charognes, et est très-commun au Mexique.