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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/270

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Quelques bâtiments de peu d’importance, adossés contre le fort, me parurent fort convenables pour nous offrir un abri ; je m’empressai donc d’entrer dans une mauvaise petite boutique, assez mal assortie, et j’y demandai l’hospitalité pour la nuit.

— En payant, volontiers, — me répondit le marchand.

— Eh bien ! Je paierai volontiers… Voilà une affaire conclue…

— Non pas, mais entamée… Combien paierez-vous ?

— Pardieu ! le prix ordinaire.

— Vous savez, sans doute, que le prix ordinaire, pour une nuit, est de douze piastres par personne (soixante et quelques francs).

— Bien obligé… l’affaire n’est pas conclue du tout. Sans vous dire : au revoir.

Le Kentukien John Bell, à qui j’allai rendre compte du marché qu’on me proposait, en montra une joie extrême. La solitude et l’abandon du pays que nous venions de franchir lui avaient également fait ressentir de véritables transports d’allégresse : cet abandon et cette cherté étant à ses yeux une preuve certaine que le placer du Sacramento contenait encore plus d’or que ne l’avait écrit le correspondant du Daily-News.