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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/271

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John Bell, soit dit en passant, depuis que les hommages rendus à Quirino par les habitants de Monterey et de San Francisco avaient confirmé d’une façon incontestable la réputation dont il jouissait comme Gambusino, se montrait vis-à-vis de lui d’une amabilité d’autant plus surprenante, qu’elle était tout à fait en dehors de ses façons habituelles d’agir.

Le chercheur d’or accueillait ces avances avec cette exquise et obséquieuse politesse mexicaine à laquelle un étranger se laisse toujours prendre. Un singulier sourire, que je devinais plutôt que je ne le voyais sur ses lèvres, éveillait parfois en moi de bizarres suppositions, et me laissait quelques inquiétudes au sujet du Kentukien. Au fait, n’était-ce pas à la préférence accordée par mis Annette à ce dernier, que Quirino devait la perte de son placer ? Et les Gambusinos oublient si peu !

L’échantillon peu séduisant que nous avions eu la veille au soir de l’hospitalité des habitants du fort nous fit mettre en route le lendemain matin, avant le lever du soleil. Rafael Quirino nous assura que nous arriverions le jour même au placer du Sacramento. Il était temps. Le Kentukien Bell, malgré son athlétique constitution, n’avançait plus qu’avec la plus grande peine, et moi je me sentais à bout de forces. Les incroyables privations que nous venions de