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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/69

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autre, reprit le voyageur, puisqu’on moment où les voleurs nous ont attaqués vous avez pris la fuite.

— J’ai pris la fuite, moi, señor ? s’écria l’officier hors de lui et portant la main à la garde de son sabre, j’ai pris la fuite… moi, moi officier mexicain !… Pardieu ! répétez-moi donc cela en face, et je vous cloue à votre place d’un coup de sabre à travers le corps.

— Bah ! dit le voyageur, qui était un Américain du nord, aux formes athlétiques, vous ne clouerez rien du tout, et je répéterai jusqu’à satiété, si bon me semble, que vous vous êtes conduit comme un poltron.

— Il ne te reste plus qu’à prier, puis à mourir ! s’écria l’officier en dégainant son sabre et en se précipitant vers l’Américain.

Le grand Yankee, nullement intimidé par cette brusque attaque, se leva d’un bond et saisit sur la table, de sa main gauche, une lourde bouteille, et de sa droite, un long couteau à découper.

— Tiens, voilà que vous devenez brave à présent ! dit-il avec sang-froid en faisant un pas pour se rapprocher de son adversaire. Eh bien ! vrai ! je ne me serais pas attendu à cela de votre part ! Voyons, que clouez-vous ?

— Cet homme est fou et ne mérite pas qu’on s’occupe de lui, murmura l’officier en remettant son sabre dans le fourreau,