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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/70

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— Bien, très-bien ! seigneur alferez ! s’écria le sénateur Moratin, qui pendant cette scène de violence était resté sur sa chaise. Votre conduite est digne d’un officier mexicain. Brave et patient, c’est très-bien.

Le lieutenant regarda un moment le sénateur ; mais s’apercevant que celui-ci parlait sérieusement, il lui répondit avec une noble simplicité : Cet homme est étranger, il foule le sol de notre glorieuse patrie, et je ne dois voir en lui qu’un voyageur confié à mon hospitalité.

— Voilà qui est parler en vrai Mexicain, dit le sénateur Moratin ; mais je vous prie, seigneur alferez, racontez-moi donc comment tout cela s’est passé.

— Je vais vous le dire, moi ! s’écria le Yankee, qui conservait toujours dans ses mains sa bouteille et son couteau. À environ une lieue d’ici, dix voleurs se sont précipités sur notre diligence en poussant des cris de démons ; ce lieutenant s’est honteusement sauvé avec ses hommes, et les voleurs, après nous avoir fait descendre de voiture, car nous étions sans armes pour nous défendre, nous ont scrupuleusement visités et dévalisés ensuite avec un calme infini, et qui prouvait combien ils craignaient peu d’être dérangés dans l’exercice de leur industrie.

— Voici le fait, dit à son tour l’officier. À une lieue