Page:Duplessis - Le Tigre de Tanger, I, 1857.djvu/17

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Goya n’eussent point égalé les folies réalités de ces groupes désordonnés.

Comment retracer l’incroyable diversité des costumes portés par les hôtes de cet enfer bâti par la main des hommes ? Les broderies, le drap fin, les dentelles, les guenilles et les haillons s’y trouvaient confondus et y formaient les contrastes les plus tranchés ; le mendiant vagabond y coudoyait le petit-maître libertin ; la courtisane scandaleusement parée laissait reposer sa tête alourdie par les fumées de l’alcool, sur les genoux de la vieille sybille bohémienne dont le corps décharné et la peau bistrée apparaissaient à travers les trous de son manteau bariolé comme une défroque d’arlequin.