Page:Duplessis - Le Tigre de Tanger, I, 1857.djvu/16

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cent pipes vigoureusement aspirées, remplissait l’espace et dérobait de prime-abord, aux regards du nouveau venu, l’étrange spectacle qui l’attendait. Quelques minces chandelles fixées dans l’argile du sol, que les artistes du lieu pétrissaient en chandeliers, et un grand feu de charbon de terre brûlant dans l’âtre, apparaissaient comme des points rouges et sans rayons au milieu de cette absorbante atmosphère. Les chaudes et nauséabondes émanations d’un gin frelaté et d’une bière aigre vous prenaient à la gorge et vous soulevaient le cœur. Le tableau ne laissait rien à désirer : Rembrandt n’eût ajouté aucun effet à cette lumière infernale, et toutes les maladives fantaisies de