Page:Duplessis - Les Boucaniers (Le Beau Laurent), Tome XI, 1853.djvu/31

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vois les contractions de mes sourcils ; je dois te rappeler ce que tu étais alors. Quand l’infortuné voulut se défendre, aux premières paroles de justification qu’il prononça, tu le fis bâillonner ! Il me semble, si je ne me trompe, qu’un bâillon comprime aussi à cette heure ta voix !… Oui, la scène qui se passe maintenant est parfaitement identique à celle qui eut lieu il y a vingt ans, et dont les détails ont fait une si vive impression sur ma mémoire. Je me trompe, un détail manque, c’est un frère qui pleure à sanglots et embrasse les genoux du bourreau, en lui demandant la grâce de la victime.