Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/11

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les accorder. Alors, pendant ces intervalles de paix, les Indiens viennent échanger les peaux des animaux qu’ils ont tués à la chasse, contre de la poudre, du plomb, des couvertures et de l’eau-de-vie, Pendant quelque temps, tout va bien ; mais voilà qu’un beau jour les Indiens, ayant achevé de faire leurs échanges, se donnent le mot entre eux, prennent le premier prétexte venu pour recommencer la guerre, et, la même nuit, incendient les fermes, en égorgent tous les habitants sans pitié, et, le lendemain matin, retournent, chargés de dépouilles et de vols, dans leurs déserts où l’on ne peut les poursuivre.

Jamais, quand une ferme est ainsi pillée et brûlée par les Indiens, ceux-ci n’en épargnent les habitants : hommes, femmes, vieillards, tout est égorgé. Il n’y a que les enfants auxquels on fait grâce de la vie ; mais le sort de ces pauvres malheureux n’est guère plus à envier pour cela, car les Indiens les emmènent avec eux, leur apprennent à parler leur lan-