Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/112

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mon autorisation. Peut-être bien cet ours gris ne nous attaquera-t-il pas ; mais en tout cas, s’il nous attaque, il n’y a qu’un seul moyen de le tuer, c’est de lui tirer un coup de carabine à bout portant dans l’oreille. Quant à le viser dans le corps, ce serait parfaitement inutile : la balle s’amortirait contre sa fourrure… et le coup ne ferait que le rendre plus furieux.

— Le voici qui s’avance vers nous ! dit Pedro d’une voix émue.

En effet, le monstrueux et féroce animal marchait, les yeux toujours fixés sur Pedro et sur Antoine, vers le petit bouquet de bois. Arrivé au pied de l’arbre sur lequel était Antoine, il prit son élan et s’élança d’un bond terrible vers le chasseur. Heureusement que l’arbre était assez élevé, ce qui fit que l’ours n’atteignit pas même au quart de sa hauteur, et qu’il retomba par terre en poussant un rugissement de fureur.

— À présent, Pedro, dit Antoine, il ne nous est plus permis de conserver un doute, nous