Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/113

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allons avoir un combat terrible à livrer. Tout à l’heure encore, j’éprouvais une lueur d’espoir, car j’espérais que le monstre n’abandonnerait pas la poursuite des bisons ; mais, à présent qu’il s’est arrêté devant nous et qu’il a déjà commencé l’attaque, il ne s’en ira plus qu’après nous avoir dévorés.. À moins toutefois que nous soyons assez heureux pour le tuer nous-mêmes… Mais je vous le répète, Pedro, on tue un ours gris tous les vingt ans… tandis que tous les jours les ours gris font des victimes…

— Et ma pauvre sœur, ma chère Mariquita ! que deviendra-t-elle si nous succombons dans cette lutte ! s’écria douloureusement Pedro.

Cette exclamation du jeune fils de madame Urraca, sublime en ce moment suprême, où, oubliant pour lui-même les épouvantables conséquences du danger qui le menaçait, il ne songeait qu’au soutien que sa mort allait enlever à sa sœur, fit venir une larme aux yeux d’Antoine.