Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/13

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bonne mère, que Gabilan se soit en allé, ajouta la petite Mariquita, vous le remplacerez par un autre. Quant à moi je ne demande pas mieux que de ne jamais plus le revoir.

— Pourquoi cela, mon enfant, tu n’aimais donc pas Gabilan ? Il était cependant bien bon pour toi.

— Oui, maman, mais il me faisait peur, malgré moi. Et puis Gabilan était un peau-rouge, et les Indiens ne deviennent ou ne restent jamais bons.

— Hélas ! Mariquita, cela n’est ordinairement que trop vrai, mais Gabilan, quoique Indien, a été élevé depuis sa plus tendre jeunesse parmi nous, et il n’a pu conserver la férocité de ses semblables.

La mère de Mariquita regarda alors une vieille horloge, accrochée au mur ; horloge qui, dans ces pays lointains et déserts, passait pour un objet de grand luxe, et qu’on venait voir, par curiosité, de vingt lieues à la ronde.

— Déjà huit heures, dit-elle, et ton frère Pe-