Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/150

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Pedro, en proie à un violent désespoir, se leva aussitôt, bien déterminé à ne pas rester plus longtemps dans cette épouvantable incertitude et décidé, s’il le fallait, pour en sortir, à pénétrer parmi les Peaux-Rouges. À peine avait-il fait cependant quelques pas qu’il s’arrêta subitement, puis se laissa glisser doucement et sans faire de bruit par terre ; il venait d’apercevoir, presque à la portée de son bras, deux Peaux-Rouges debout devant lui et qui causaient entre eux :

— Ta chasse a-t-elle été heureuse, frère ? disait l’un d’eux.

— Elle l’a été, et j’aurais tué bien plus de gibier encore si j’eusse pu rester jusqu’à demain, répondit l’autre ; mais j’ai dû revenir à nos tentes pour assister aux funérailles de la jeune fille que vient de perdre notre tribu… Quel malheur que cette mort !… Cette enfant promettait de devenir si belle !… elle eût fait la digne femme d’un chef. Yaki, je crois, l’aimait.