Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/152

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fille morte et lui faire nos derniers adieux.

Les deux Peaux-Rouges s’éloignèrent aussitôt. Toutefois, celui des deux qui avait remarqué le bruit produit par la chute de Pedro, se retourna à plusieurs reprises, d’un air soupçonneux, avant de se remettre en route.

Pendant la première heure qui suivit le départ de Pedro, Antoine ne ressentit qu’une légère inquiétude. Il s’attendait à voir revenir à chaque moment son jeune ami. L’heure passée et Pedro n’apparaissant pas, Antoine commença à éprouver un certain serrement de cœur que nous pourrions à la rigueur qualifier de crainte. Le temps s’écoulant toujours sans amener aucun changement, le brave chasseur finit par s’avouer qu’il était extrêmement inquiet et se mit à se faire des reproches à lui-même, afin de se soulager un peu de sa mauvaise humeur. Tout cela est de ma faute, se disait-il avec dépit ; je n’aurais point dû consentir à son départ, ou du moins j’eusse dû l’accompagner… J’y avais bien pensé d’abord ;