Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/158

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répondit Pedro avec plus de modération et tout en essayant de retenir ses larmes.

— Vous me le dites, c’est vrai ! mais en voyant le peu d’empire que vous exercez sur vous-même, ainsi que la vivacité, pour ne pas dire l’exagération de votre douleur… je ne suis point disposé à vous croire…

— Comment cela, Antoine ? Supposez-vous donc que j’oserais mentir sur un pareil sujet ?

— Non… Dieu m’en garde !… Mais une vivacité irréfléchie conduit ordinairement à l’erreur, et j’aime à croire que vous vous êtes trompé, et que la nouvelle que vous m’annoncez n’est point vraie. Du reste, racontez-moi d’abord tout ce qui vous est arrivé depuis que vous m’avez quitté.

Pedro obéit immédiatement au désir que venait d’exprimer Antoine, et lui rapporta la conversation des deux Peaux-Rouges qu’il avait entendue, et à la suite de laquelle il était tombé évanoui.

— Eh bien ! mon cher ami, j’avais raison, dit