Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/163

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— Pedro ! mon cher Pedro ! murmura Antoine à son oreille, voici le moment de nous quitter venu. N’oubliez point, je vous en conjure, au nom de tout ce que vous avez de plus sacré, au nom de votre mère et de votre sœur, n’oubliez point ma recommandation dernière… Quoi qu’il arrive, et quels que soient les faits dont vous serez témoin, restez immobile et ne bougez point… À présent, Pedro, si je meurs bientôt, comme cela n’est que trop probable, ma dernière parole s’élèvera vers Dieu pour le prier de vous venir en aide, à vous et à votre sœur. Adieu, adieu, Pedro…


Antoine, après avoir prononcé ces paroles, serra énergiquement la main de Pedro en guise d’adieu ; puis, se levant d’un seul bond, il se mit à courir au devant des Peaux-Rouges qui le cherchaient. La vue d’Antoine, qui, loin de se cacher, redressait au contraire sa grande taille, fit pousser un hurlement de joie féroce à ses farouches ennemis.